"Reliquaires technologiques" au Musée d'art moderne et contemporain de Genève

Le Musée d'art moderne et contemporain de Genève propose différentes expositions du 5 mars au 9 juin 2024.

Les rapports du corps humain et de la technologie font partie des problématiques qui agitent l’art de l’après-guerre, bien avant que la société digitale n’en réactive certaines valences. De la technophilie du Pop anglais des années 1950 aux performances corporelles du Body Art, les exemples ne manquent pas. Mais, c’est sans doute Paul Thek (1933-1988) qui formule le plus clairement un nouveau rapport au corps dès 1964, en introduisant avec ses « reliquaires technologiques », des dissonances organiques et émotives dans le langage neutre de l’art minimal qui occupe alors la scène artistique new-yorkaise. Au mitan des années 1980, Tishan Hsu (*1951) prend aussi l’art minimal comme point de départ pour réaliser ses premières œuvres, transformant le motif moderne de la grille en « matrice ». La pratique devancière de Hsu quant à l’impact des nouvelles technologies sur la perception et les affects trouve aujourd’hui une nouvelle pertinence et se développe pleinement à travers les outils de l’image numérique, depuis les années 2000.


Cette séquence d’expositions entend faire résonner l’œuvre de Tishan Hsu, dont le MAMCO présente la première rétrospective en Europe, avec celles de Paul Thek, mais aussi d’artistes tels que Paul Neagu (1938-2004) et son principe « d’énergie cellulaire » ou d’Erica Pedretti (1930-2022) et son interrogation de l’hybridité du vivant. Il s’agit ainsi de proposer l’anamnèse d’un concept actuel et de rappeler que, contrairement aux réflexions des futurologues d’aujourd’hui, l’idée du « cyborg » contenait une promesse de déconstruction des conservatismes sociaux et économiques, à l’instar des oppositions binaires du genre ou de nature/culture./comm. 16.02.2024

 

Expositions à découvrir :

  Site internet du Musée d'art moderne et contemporain de Genève